What’s Up: de Francfort à Eichenbühl

Aujourd’hui, le kilomètre zéro. Mais de quoi, au fait ?


Ce matin, assis dans la salle du petit déjeuner, je pense à mon ami Renaud, fan de Depeche Mode : il y a le titre Policy of Truth qui tourne. Je profite d’être là pour me préparer un en-cas qui servira bien à un moment sur la route.

Après le voyage en avril dernier, le deuxième acte commençait par un trajet en train direction Francfort. Pour rien de spécial, juste continuer un peu plus loin.

Avec un autre vélo : essayer autre chose, prendre moins de bagages, se souvenir de la phrase de Jean-Christophe Ruffin dans Immortelle Randonnée, Compostelle malgré moi :

Le poids de ton sac, c’est de la peur.

À Pâques, j’étais arrivé par la piste cyclable qui court le long de la rive gauche du Main. Aujourd’hui, c’est par là que je pars. Et contrairement à la dernière fois, il fait beau ; mais ça pourrait ne pas durer.

Le long du Main

Comme la dernière fois, je retrouve le ballet des avions autour de l’aéroport de Francfort. Quelques zones industrielles à traverser, puis c’est la ville d’Offenbach am Main, jour de marché.

Marché à Offenbach sur le Main

Et alors j’ai bien vu le Main, mais je n’ai pas vu Offenbach.

Ensuite, c’est la cambrousse, bien paisible, et ça ressemble beaucoup au dernier jour passé sur les bords du Rhin.

Campagne

Je longe la centrale électrique de Großkrotzenburg. Dans les parages, un panneau informe les randonneurs et cyclistes que des arbres ont été plantés le long de la piste : “70 arbres pour notre environnement”.

Puis je réalise que la centrale de Großkrotzenburg est une centrale à charbon. Bref.

Je continue sur les petits chemins et je croise vraiment peu de monde. Deux randonneurs à pied. Deux cyclistes dont l’un revisse la cale de sa chaussure.

Vers Großkrotzenburg

Au fil des méandres, c’est Selingenstadt, Stockstadt am Main puis Aschaffenburg, où un Biergarten m’offre l’occasion d’une pause hamburger – Rhabarberschorle (jus de rhubarbe + eau gazeuse).

Stockstadt am Main
Pause à Aschaffenburg

Surplombant le Biergarten, le château de Johannisburg domine le coin. C’est un édifice assez massif et Wikipedia m’informe qu’il abrite la plus grande collection de modèles réduits de monuments en liège.

Gageons que le concepteur de ces modèles a dû se faire inviter à dîner un paquet de fois le mercredi soir.

Château de Johannisburg

Au Biergarten, j’ai failli prendre des “Mozzarella Sticks” en les voyant sur la carte, mais j’ai changé d’avis quand j’ai compris que lesdits bâtonnets étaient “paniert und frittiert”.

Dans l’après-midi, le décor change. Le Main reste une rivière bien calme, mais au loin des collines font leur apparition.

Champ de maïs au sud d’Aschaffenburg

Cependant, ce qui apparaît, ce sont aussi de gros nuages noirs, pile dans la direction où je vais. Pour l’instant, il fait beau. La piste longe les petits bouts de forêt, les champs de maïs, les champs de blé moissonnés.

Champ de blé

Enfin c’est Miltenberg, dernier gros bourg avant la fin et ça rappelle un peu Boppard, le long du Rhin.

Miltenberg

Il reste alors à peu près six kilomètres de petite route, dans une petite vallée, avec juste la route et un fil électrique qui la longe.

Vallée vers Eichenbühl

On dirait une transposition du décor de la BD Le Fil qui chante. D’ailleurs, je sors un câble électrique et une pince crocodile que j’attache au fil, ce qui me permet d’intercepter le message suivant : “Si tu manges pas soupe, Papa prendra diligence et flanquera fessée stop”.

Bien vu.

Enfin, arrivée chez Birgit et Jürgen, dans le village d’Eichenbühl. Je rencontre Jürgen qui m’indique des restos pour ce soir, et plus tard, Birgit, revenant du travail. La chambre et la salle de bains sont gigantesques.

Je retrouve le rituel de fin de journée : lessive, douche, resto. La serveuse me demande si je veux manger dedans ou dehors. Je réponds que ça n’a pas d’importance (“es ist mir egal”).

Soupir agacé, puis sur un ton qui ne souffre aucune contestation, “egal gibt es nicht. Drinnen oder draußen?”. Bienvenue en Bavière.

Ceci dit j’ai très très bien mangé, et comme j‘ai attendu longtemps, je repars avec un bon d’achat d’une valeur de trois euros.

Je rentre à pied sous une pluie fine, et une fois dans la chambre, je me fais happer par le lit.


Bilan de la journée:

  • Distance : 102,03km
  • Temps de pédalage : 4h43
  • Dénivelée: 248m

Forty-five years and my life is still
Tryin’ to get up that great big hill of hope
For a destination
I realized quickly when I knew I should
That the world was made up of this brotherhood of man
For whatever that means

And so I cry sometimes when I’m lying in bed
Just to get it all out what’s in my head
And I, I am feeling a little peculiar
And so I wake in the morning and I step outside
And I take a deep breath and I get real high
And I scream from the top of my lungs
« What’s going on? »

And I say, hey-ey-ey
Hey-ey-ey
I said « Hey, a-what’s going on? »
And I say, hey-ey-ey
Hey-ey-ey
I said « Hey, a-what’s going on? »

7 commentaires sur « What’s Up: de Francfort à Eichenbühl »

  1. Je connais quelqu’un qui fait des constructions avec des petites allumettes : il pourrait s’entendre avec celui des monuments en liège…
    C’est juste n’est-ce pas ?

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  2. JOOOOLI parcours.
    70 arbres doivent bien compenser 2,381 Kg de charbon .
    Je note que les oublis d’hier ont été aussi compensés.
    Tu es invité demain soir….???
    Bises

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  3. Merci Manu pour ce nouveau voyage et ces nouvelles découvertes toujours aussi intéressantes accompagnées de chansons pleines d’émotion.
    Bonne route pour la suite. Bisous

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  4. Contents Manu de voyager à nouveau en ta compagnie. Nous sommes prêts pour la suite du voyage. Nous savons déjà comment intercepter les messages. En fait c’est tout simple. Bisous.

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  5. « Le bonheur ne réside pas au kilomètre final, qui n’existera jamais, mais au kilomètre zéro, qui commence à chaque instant.»
    Extrait de Km zéro de Maud Ankaoua
    Allez, va pédaler pour chercher bonheur maintenant!!! 😜

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