Fade into you : gastronomie et soleil

Au menu de cet article : le farniente porté au niveau de concept.

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Après deux jours sur la mer, nous restons pour notre dernier jour à Koh Lanta sur le plancher des vaches, et participons à un cours de cuisine thaï.

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En compagnie de trois suédoises, un couple anglo-slovaque, une américaine et une famille britannique, nous sommes accueillis par Daniel, qui nous enseigne dans un premier temps à faire des cocktails à base de tequila ou de gin.

Puis c’est le tour de Noi, qui à coup d’explications patientes, limpides et parfois polissonnes, nous donne les bases de la cuisine thaï.

Commençons par le commencement : l’apéro. On a déjà eu un cours de picole juste avant, donc Noi passe à quelque chose d’un peu plus intéressant et exotique : des bricoles dans une feuille de combava.

Bricoles : piment œil d’oiseau, gingembre, oignon rouge, citron vert, sirop de sucre, noix de coco, crevettes, cacahuètes.

Feuille de combava : jusquà présent inconnu au bataillon, le combava est un agrume ressemblant à un citron vert fripé.

Puis nous nous dirigeons vers les fourneaux. Noi nous explique les ingrédients basiques, avec piment œil d’oiseau, citronnelle, feuille de combava, cébette, piment doux, gingembre, galangal.

Le galangal est une racine comme le gingembre, mais ne se mange pas.

Noi nous montre ensuite comment préparer une pâte pour curry vert. Il se moque gentiment de nous et de nos palais trop sensibles pour son curry ; ça ne l’empêche pas de tousser et de manquer de s’étouffer en goûtant sa pâte, tellement elle est épicée.

Nous nous attelons ensuite à la confection de rouleaux de printemps, c’est à dire les rouleaux fourrés de légumes et frits.

Nous avons par ailleurs préparé un curry vert de légumes avec la pâte qui fait tousser et des haricots longs, du piment doux, des aubergines applegreen et du basilic thaï.

Au final, avec le lait de coco, ça fait une espèce de consommé épicé.

Et enfin, des crevettes sautées.

On accompagne tout ça de riz et ça fait un repas bien sympa. Et délicieux : nos rouleaux de printemps étaient bien meilleurs que ceux mangés au restaurant à Bangkok.

En dessert, nous avons droit à un riz gluant à la mangue. Très bon mais un peu gâché puisque nous n’avons plus tellement faim. D’ailleurs, pas de dîner ce soir.

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Le lendemain, nous prenons le taxi pour aller au port de Koh Lanta. Nous y attendons un bateau qui va nous mener à Railay Beach, station balnéaire accessible uniquement par la mer.

Un peu inquiets, nous regardons les bagages des voyageurs s’empiler à bord du bateau sans aucune logique apparente, alors que tout le monde ne va pas au même endroit. Nous montons parmi les premiers. Chance, puisque les passagers se retrouvent à peu près autant entassés que les valises. Il fait chaud, le pilote a une tête de trafiquant de drogue, il n’y pas de toilettes sur le bateau : ça ne va pas sans tensions.

À chaque arrêt, des passagers débarquent et nous vérifions que nos sacs ne se retrouvent pas sur un quai par inadvertance.

Finalement, Railay Beach. Je discute avec le cycliste qui est monté deux arrêts plus tôt ; c’est un français, il s’appelle Stéphane, il est parti de Singapour il y a quelques semaines et compte arriver en Europe en juin.

Il m’indique son site internet (https://lebraquetdelaliberte.com/) et je suis stupéfait : je le connais. Stéphane a récupéré ce site de la part d’un de ses amis, Bertrand (également cyclotouriste), qui en était l’ancien propriétaire. C’est avec ce dernier que j’ai été en contact il y a une dizaine d’années.

À l’époque, profitant de mon expérience du voyage avec Grogu, j’avais écrit un article pour le site de Bertrand sur comment voyager à vélo avec un bébé, histoire de partager des idées et conseils que j’aurais aimé avoir avant le périple.

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Mais nous voilà à Sand Sea Resort, et c’est un changement de décor complet : nous sommes dans un bungalow, comme à l’hôtel précédent, mais qui donne sur un petit chemin dans une forêt tropicale. Des singes se promènent dans les arbres.

Au bout du chemin, il y a une plage avec la mer, d’autres hôtels, des restaurants. Un peu plus loin, une petite rue avec des commerces, des restaurants, des bars… c’est bien plus animé qu’à Ao Khlong Jak.

Venir jusqu’ici nous a pris presque la journée : une fois nos affaires posées, nous nous ruons sur le restaurant, car depuis le petit déjeuner, nous n’avons mangé qu’une chips de concombre chacun (chips généreusement offertes par nos voisins sur le bateau).

C’est amusant de voir sur la carte les noms des plats et des ingrédients qui les composent : on a vu tout ça la veille. Pendant que nous mangeons, le soleil se couche, et alors à Railay Beach les couchers de soleil sont magnifiques.

Nous finissons la journée par quelques pas dans la petite rue. Quand nous rentrons à notre bungalow, la mer et le ciel sont ornés de lueurs vertes, ce sont les bateaux des pêcheurs à l’horizon.

Pour le reste, nous sommes restés trois jours, comme à Anda Lanta, mais le compte-rendu va être un peu plus succinct : nous n’avons rien fichu, et c’était plutôt reposant.

D’ailleurs, pour autant que je me souvienne, chaque après-midi a fait l’objet d’une sieste.

Le premier jour, nous avons fait une petite balade sur la plage et une incursion dans la forêt, mais les chaussures que nous avions aux pieds ne nous ont pas permis d’aller bien loin.

Sinon nous avons nagé dans la mer, barboté dans la piscine, porté du linge à laver (et à la faveur d’une erreur j’ai récupéré un beau t-shirt).

Nous arpentons régulièrement la petite rue, et à chaque passage je remarque de nouveaux détails, comme certains bars qui vendent du cannabis ou des champignons. Les gens qui y sont semblent être au ralenti, et ça me fait penser à l’opiumerie dans Le Lotus Bleu, ou, plus glauque, à certaines images du photographe Antoine d’Agata.

Nous testons aussi quelques restaurants, et la plupart sont délicieux.

Pour ma part, je suis aussi allé me faire masser dans un salon de massage. C’était pas génial, le salon de massage thaï à Rijswijk est bien mieux, mais pour l’équivalent de 5 ou 6€, on ne va pas se plaindre.

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La veille du départ, je suis réveillé tôt et je vais vadrouiller un peu. Un lever de soleil. La tranquillité de la plage avant sept heures du matin, à peine quelques joggers. Le soleil qui s’installe doucement dans le ciel. Et un crabe qui s’affaire.

Le temps s’étire et les détails du paysage émergent.

Je prends conscience qu’il ne reste que deux nuits en Thaïlande : demain matin, nous retournons à Bangkok, et après une nuit dans la capitale, nous irons en fin de soirée à l’aéroport prendre l’avion du retour en Europe.

Ça fait longtemps que je n’avais pas voyagé aussi loin. Ça m’avait manqué.

Après le crépuscule, je vais nager un peu sous les étoiles. J’ai du mal à me faire à l’idée qu’on part demain.

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Le dernier matin, nous partons au soleil levant. Un bateau nous mène à une embarcadère, et de là nous prenons un taxi qui nous conduit à l’aéroport de Krabi.

À bientôt pour les deux derniers jours du voyage, à Bangkok.

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A stranger’s light comes on slowly
A stranger’s heart is out of home
You put your hands into your head
A million smiles cover your heart
Fade into you