The Sound of Silence : des Estables à Devesset

Aujourd’hui, je choisis la version longue.


Départ des Estables à 9h00 et ça caille : on est en altitude et le temps est couvert ce matin. Dominique C., Bernard et Maryse vont suivre un itinéraire customisé avec restaurant (Dominique connaît bien le coin et il a déjà roulé par ici) ; quant à moi je ferai le circuit niveau 2, comme le reste du groupe, mais je ne pense même pas à rouler avec eux, ils sont bien trop rapides pour moi.

Je roulerai donc seul, ce qui n’est pas un souci : le col de la Madeleine cet été avec mon frère mis à part, je ne me souviens même plus de la dernière fois où j’ai fait du vélo en groupe.

Les premiers kilomètres

Je commence en compagnie de Bernard, Dominique et Maryse avec un petit col qui passe au pied du Mézenc. Le vide du paysage est mis en évidence par une poignée de maisons de pierre isolées. On dirait la lande en Bretagne si elle était en pente.

Et assez vite, on arrive au col.

Arrivée
Le col

De l’autre côté, on retrouve l’Ardèche, et le relief me rappelle instantanément le Cap Vert. Normal : les paysages ont été formés de façon similaire.

L’Ardèche depuis le col

Les bosses coniques, on appelle ça des sucs : ce sont des dômes de lave très visqueuse, qui s’est accumulée sans couler, puis l’érosion a fait disparaître ce qui était autour et constituait le volcan.

Au début de la descente, on voit le Mézenc, le sommet dans les nuages. J’ai l’impression que le Mézenc dans le Massif Central, c’est un peu comme le Cervin dans les Alpes : s’il n’y a qu’un seul nuage, c’est pour lui.

Dans la descente du col, je laisse mes trois compagnons à leur itinéraire alternatif, car j’ai aujourd’hui un kilométrage plus important que les autres jours. La descente vers Saint-Clément est naturellement un peu vallonnée, c’est l’occasion de deux nouveaux cols : ça aurait manqué.

Encore un col
Descente
Troisième col

À Saint-Clément, je passe à proximité de l’école du vent : sans doute une école qui forme les hordes qui remonteront en direction de l’Extrême-Amont, en affrontant Zéfirine, Slamino, Stèche, Choon, Crivetz, Furvent, puis au bout, les 7ème, 8ème et 9ème formes (lisez La Horde du Contrevent d’Alain Damasio pour comprendre de quoi je parle).

Ecole du vent
A proximité de St-Clément

La descente est longue, sur une petite route très sinueuse, je reçois donc très souvent, sur mon Garmin, des notifications annonçant des virages serrés : comme mon Garmin parle anglais, c’est “sharp bend”, et à chaque fois, ça me fait penser à la reprise de la chanson Sharp Dressed Man de ZZTop, dans la vidéo virale ci-dessous.

Il y a du certainement boulot derrière quand même.

Dans la descente, je vois aussi des chasseurs. Ils ont disposé des panneaux “Battue en cours – tous vigilants”.

Je trouve ça assez gonflé de mettre l’obligation de vigilance des chasseurs et celle des promeneurs/cyclistes/autres usagers de l’espace public sur le même plan, alors que c’est quand même le chasseur qui a l’arme à feu dans les mains.

Un peu plus loin j’aperçois une bouteille vide au bord de la route, ce qui m’incite à redoubler de vigilance. Comme vous le voyez sur les photos, il fait beau, la vue est claire ; pour le chasseur, la vision le sera peut-être un peu moins.

Mais je persifle, et tant qu’à parler prudence, je vous mets une petite vidéo qui vous incitera à partager la vigilance avec les chasseurs.

À La Chapelle sous Chanéac, je croise Damien qui m’informe que le reste du groupe (Dominique D., Jérôme, Fabrice, Nicolas, Filip, Guido et Yvan) n’est pas très loin devant moi.

Je continue, la fin de la descente est proche ; ce sera alors le début de la montée au col de l’Ardéchoise.

À La Chapelle-sous-Chanéac, une épicerie-bar

Le départ est tranquille, avec une pente douce et régulière.

En montant au col
Montée

Alors que je m’approche de la fin, les pourcentages sont plus élevés et plus irréguliers, avec quelques rampes assez raides.

Deux kilomètres sous le col, un chasseur marche le long de la route.

Chasseur

Je lui demande ce qu’il chasse dans le coin. Plutôt sympa, il me répond “on chasse le sanglier, mais il est parti, alors on va rentrer à la maison”.

Alors ça, c’est pas banal : un chasseur qui se fait poser un lapin par un sanglier. À n’en pas douter, ce dernier est rusé comme un renard et malin comme un lynx, ce qui lui a évité de se jeter dans la gueule du loup. Ça va Raymond Devos ?

Parvenu au col, je fais ma photo habituelle, puis commence la descente.

Arrivée au col

Je ne descends pas bien longtemps avant de tomber sur Damien et les autres, installés pour le déjeuner. Je prends le pique-nique en leur compagnie. Juste à côté se trouve le Tchier de Borée, une œuvre d’art consistant en un agencement de pierres avec une signification historique et ésotérique.

Ça va tchier

Après le repas, je repars et à Saint-Martial, un petit village plutôt mignon, je retrouve mes compères attablés à un café. J’en profite pour prendre un Orangina. À la sortie un chat vient chercher quelques gratouilles.

Miaou
Lac de Saint-Martial

Encore un bout de descente, et j’arrive à Saint-Martin de Valamas — sans grand intérêt. C’est là que commence la montée au col de Clavière.

En montant au col, Saint-Julien-d’Intres

La montée est longue, mais peu pentue, et essentiellement dans la forêt. Je sens que j’ai bien progressé depuis lundi : je roule plus vite et n’utilise pas une seule fois le plus petit braquet de ma cassette. L’ascension me fait la totalité d’un concert de Franz Ferdinand.

Enfin le col, et derrière c’est une espèce de plateau avec des villages les uns derrière les autres.

Enfin le col

À Saint-Agrève, je passe devant un bébé Super U.

🤗🤗🤗

Entre les villages, ce sont des pâturages séparés par des forêts de résineux. Ça sent le pays où ça doit bien cailler en hiver. D’ailleurs, il y a à quelques kilomètres un village appelé Saint-Bonnet-le-Froid, ça vous donne une idée.

Plateau

À Devesset, je prends une petite route, puis une route plus petite encore, et enfin un chemin qui s’enfonce dans la forêt, pour arriver à une chambre d’hôtes, le Moulin de Montabonnel.

C’est magnifique et incroyablement accueillant. Je retrouve les deux Dominique et Bernard : nous sommes les seuls à dormir ici, les autres sont dans un hôtel un peu plus loin. Dominique C., Bernard et Maryse ont bien profité de leur journée avec pause restaurant à la clef.

Moulin de Montabonnel

On passe un moment à papoter dans le jardin, puis le reste du groupe nous rejoint pour le dîner. C’est un chouette moment et cet endroit est de loin à la fois le meilleur hébergement et le meilleur dîner de la semaine. Tout est succulent et fait maison (le cake courgettes-marrons-fromage de chèvre, quelle tuerie).

Puis dodo dans un lit moelleux comme un chamallow.


Bilan de la journée :

  • Distance : 98,43km (cumulée 311,82km)
  • Temps de pédalage : 5h37 (cumulé 19h11)
  • Dénivelée : 1733m (5724m)

Hello darkness, my old friend
I’ve come to talk with you again
Because a vision softly creeping
Left its seeds while I was sleeping
And the vision that was planted in my brain
Still remains
Within the sound of silence

4 commentaires sur « The Sound of Silence : des Estables à Devesset »

  1. Bravo pour cette étape !
    Les paysages sont beaux, l’hébergement et la nourriture sont excellents ! Tout va bien alors ! 😅
    J’ai bien ri avec la vidéo sur les chasseurs !

    J’aime

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