Noooon, Rhin de Rhin,
Nooon, je ne regrette Rhin
Ni le Rhin,
Ni le vent,
Dans ma face,
Tout ça jamais n’m’agaaace
Belle chambre que cet Airbnb à Bonn ; encore que je vous avoue que j’ai franchement manqué de contact humain. Je n’ai vu ni le propriétaire ni les hôtes occupant les autres chambres.
Pas de petit déjeuner non plus ici ni d’accès à la cuisine : je repère donc une Bäckerei (boulangerie) pour acheter un petit déjeuner et si possible de quoi manger à midi.
Une fois parti, je me dirige vers ladite boulangerie. C’est sur le chemin que je réalise que je suis dans un quartier bien plus cosmopolite que le point de vue depuis la berge, hier, ne m’a laissé penser. En effet, dans la rue, je passe devant deux kebabs, un Al-Medina Schnellrestaurant, un Aleppo Market et un Babylon Frisör.
En face de la boulangerie vue sur Google, surprise : une boulangerie française, l’Épi. J’y achète deux petites viennoiseries pour le petit déjeuner et une quiche aux épinards pour midi.
Une fois sur la berge du Rhin, pour la première fois de mon voyage, je vois du ciel bleu. Pour la première fois, je peux mettre mes lunettes de soleil et me tartiner de crème solaire.

Avisant un banc, je m’y pose et prends le petit dej : mes viennoiseries, une pomme et le thé que j’ai préparé au airbnb.

Et c’est parti pour la journée. Autant le dire tout de suite, toute la matinée, c’est la même chose : à ma gauche le fleuve, devant moi le bitume, à ma gauche la végétation.
Ce qui change par rapport aux jours précédents le long de l’eau, c’est qu’il y a des montagnes de chaque côté du fleuve, c’est à dire que ça ressemble à une vraie vallée. Et donc, vous connaissez l’effet Venturi ? C’est ce qui explique pourquoi j’ai eu du vent de face toute la journée.
Au niveau de Mehlem, j’aperçois sur l’autre rive, sur la colline, le Château de Drachenburg ainsi que les ruines du château de Drachenfels.

D’après ce que j’ai compris tout cela fait référence à une histoire de dragon, à savoir le dragon Fafnir qui fait partie de la légende des Nibelungen, une histoire de la mythologie germanique.
Wikipedia m’apprend Fafnir était un nain pété de thunes après avoir piqué le trésor de son père. Pour protéger son trésor, au lieu d’aller blanchir son argent à Dubai comme tout le monde, il a choisi de se transformer en dragon-serpent. Finalement le chevalier Siegfried (celui de la ligne du même nom — il n’y a pas de légende du chevalier Maginot car au moment de partir en mission il avait déposé un préavis de grève) le dézingue et récupère le trésor.
Je continue ma route, toujours face au vent. Ma moyenne plafonne autour de 15km/h.

Je vois que le paysage change. Du relief, des vignobles, des arbres comme les merisiers vus à Cologne et que je retrouve ça et là. C’est comme ça quand on va vers le sud, qu’on commence à troquer la bière ambrée pour un chianti, à préférer Luis Ocaña à Joop Zoetemelk, à délaisser la carpe farcie pour le couscous au mérou.
De temps à autre, je passe par des petits villages posés au bord de l’eau, il y a des petits restaurants et des pontons pour des balades en bateau.

Plus loin, je fais une petite pause à Bad Breisig, le temps de boire un coup et faire une photo du village, lequel me semble typique, et également une photo du château d’Arenfels, de l’autre côté du fleuve. Pas de légende ici.


À Bad Breisig, une dame avec un déambulateur me demande si elle peut embarquer sur le bateau amarré juste là, où il va et comment elle peut acheter des tickets. J’ai beau lui dire que je n’en sais rien et que je n’ai pas l’intention de prendre le bateau, elle insiste avec ses questions.
Je la laisse et je continue sur mon chemin. Un peu plus loin, un monsieur joue de l’accordéon.

Enfin un peu de changement, à partir de Brohl la piste cyclable laisse la place à une route très passante, que je longe un moment, avant de faire un détour dans un village, celui de Namedy.


En roulant vers Namedy, je me dis que ce nom sonne comme celui d’un village belge ; sans doute parce que vers Liège il y a le village de Malmedy. De fait, le village ne ressemble pas du tout aux villages croisés jusqu’ici. Ça me fait davantage penser à la Belgique ou le nord de la France.

Peu après Namedy j’arrive à Andernach, c’est là où je retrouve le Rhin.

Mais juste avant d’entrer dans la ville, une cycliste est arrêtée au bord de la piste. Elle a l’air en panne, alors je m’arrête : son cadre est cassé.
Alors évidemment, réparer un cadre de vélo cassé sur le bord de la route, c’est compliqué, normalement il faut au minimum un poste à souder. Mais par terre je remarque un bouchon de liège : il y a peut-être quelque chose à faire. J’ouvre l’appli YouTube sur mon téléphone pour y lancer une musique de circonstance.
Et voilà, en cinq minutes et avec le bouchon, l’élastique à cheveux de la cycliste et le chewing-gum que j’avais dans la bouche, je parviens à réparer le vélo. Ça devrait tenir jusqu’à la prochaine grande ville, ou en tout cas jusqu’au générique de fin de l’épisode en cours.
À Andernach, petite ville au bord du fleuve, je décide d’une pause, en plus j’ai le temps : ma destination du jour est proche. Je mange ma quiche puis une glace au yaourt prise chez le glacier du coin. Mmmmh.
Avant de reprendre le chemin vers Coblence, je fais un tour dans Andernach pour voir à quoi ressemble cette petite ville.

Et là bizarrement je me retrouve dans un décor plutôt méditerranéen.

Un petit tour dans la ville, et je finis par reprendre le chemin de Coblence, par la piste cyclable au bord du fleuve. Cependant le vent, qui s’était un peu calmé à la faveur d’un élargissement de la vallée au niveau de Namedy, reprend.


Enfin, c’est Coblence ; j’y traverse la Moselle, qui se jette dans le Rhin ici. Enfin le chemin me mène à l’hôtel, à travers le parc am Deutschen Eck.


J’arrive avant 16h, ce qui me laisse un peu de temps pour aller faire un tour au téléphérique. Celui-ci part du quai juste devant l’hôtel et mène à la forteresse d’Ehrenbreitstein, qui surplombe le Rhin et la ville. C’est un peu comme la Bastille à Grenoble sauf que là on est à Coblence.





Une fois revenu en bas, il est l’heure de trouver de quoi manger. Comme fréquemment depuis le début ce voyage, je me retrouve face à un restaurant italien. Mais une pizza, bof. À vrai dire, je mangerais bien des crêpes. Hein, bonne idée des crêpes ? Dans une crêperie.
Sur ce, bien rincé par le vent incessant du jour, il est l’heure de mettre la viande dans le torchon.
Bilan de la journée :
- Distance parcourue : 64,12km (cumulée 308,15km)
- Temps de pédalage : 4h16 (cumulé 17h48)
- Dénivelée : 170m (cumulée 482m)
I am the passenger
I stay under glass
I look through my window so bright
I see the stars come out tonight
I see the bright and hollow sky
Over the city’s ripped back sky
And everything looks good tonight
C’est beau la vallée du Rhin sous le soleil !
J’aime bien ces maisons à colombages.
Finalement tu en découvres des choses sur ton vélo !
Je suppose que ton but est bientôt atteint !
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Et le couteau suisse, tu l’avais pour dépanner la cycliste ? Parce que sans lui, pas de Mac Gyver.
Bon, sinon très belle étape agrémentée de commentaires bourrés d’humour bien agréables à lire, comme d’habitude.
A bientôt pour de nouvelles aventures. Bises
Chris et Claude
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Du ciel bleu, mais du vent… peut être demain les conditions seront-elles réunies ???
Belle sortie en fin d’après-midi !! Ça doit faire du bien de délaisser un peu le vélo…
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Eh bien, il suffisait de tourner ton vélo et tu aurais eu le vent dans le dos !
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Ton père est vraiment trop fort ! On n’aurait pas pensé à tourner le vélo 🤣
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