Peruvian Skies: de Geldrop à Grefrath

Aujourd’hui, de la forêt, des petits villages, un passage de frontière, et des mots fléchés.


Très bonne et longue nuit à l’hôtel, malgré une route assez passante à proximité. En plus hier soir j’ai très bien mangé, et ce matin aussi, avec de délicieux petits pains (dont un que je glisse dans la poche de ma veste pour un en-cas). Et puis le personnel était très très gentil.

Le ciel est bouché et il y a un petit vent assez froid, je vais donc sortir mon porte-jarretelle (des jambières de cycliste, qui montent jusqu’à mi-cuisse).

Avant de partir, je prends une photo de l’hôtel.

Hôtel à Geldrop

Dès que je sors de la ville, je suis en pleine nature puisque je traverse le parc Strabrechtse Heide & Beuven, avec un peu de forêt et aussi une lande parcourue par des chemins de randonnées et des pistes cyclables. Il faut quand même faire attention aux habitants qui peuplent le parc.

Attention, traversées de lutins

J’ai bien vu un lutin traverser le chemin en courant, mais je n’ai pas été assez rapide pour le photographier. Tant pis, il vous faudra me croire sur parole.

Là où j’ai vu le lutin

Au milieu du parc, je longe un pâturage : ça sent bon la bouse de vache fraîche du matin, alors qu’il fait encore frais. Si vous montez au Perron de bon matin, c’est l’odeur que vous sentirez juste après le parking.

Le chemin dans le parc

À la sortie du parc, c’est le village de Lierop. Dans la campagne, les villages néerlandais sont parfois austères, et celui-ci ne fait pas exception, avec une église imposante et jolie, mais… austère.

Église de Lierop

Je continue mon itinéraire plein est. Au loin, j’entends parfois le ronronnement de l’autoroute entre Eindhoven et Venlo. Je traverse le Zuid-Willemsvaart, un canal entre la Meuse à Bois-le-Duc et la Meuse en Belgique vers Maastricht.

Une écluse sur Zuid-Willemsvaart

Le chemin continue, entre champs et petits villages, mais j’ai la chance de traverser une petite forêt ; j’en profite pour faire une pause, avec un petit pain d’épices de l’hôtel, et du thé que j’ai préparé ce matin.

Mon vélo, bien caché derrière un arbrisseau

Toujours aussi reposant la forêt, avec les odeurs du bois, les bruits des oiseaux.

Piste à travers la forêt

Au sortir de la forêt, je tombe sur un champ d’asperges. Je me souviens, il y a plusieurs années, en faisant Eindhoven-Maastricht à vélo, d’avoir longé de nombreuses aspergeraies (si des fois le terme existe), et j’en ai gardé l’idée que les asperges néerlandaises viennent de ce coin (Brabant Septentrional et Limbourg).

On est pas sorti de l’asperge !

Mais il commence à faire faim car cela fait plus de trois heures que je suis parti. Et en traversant le village de Maasbree, je tombe un petit supermarché ; j’en sors avec un sandwich, un jus d’orange, des pommes, des myrtilles et des tomates cerise.

En face du supermarché

Le salon de coiffure ci-desssus est manifestement un hommage au Père Noël est une ordure.

Je reprends ensuite tranquillement la route jusqu’à un coin pour pique-niquer, sous la forme d’une table.

À proximité, une cigogne se promène dans un champ inondé, puis débarque s’asseoir à côté de moi. Elle a pêché un petit poisson et une grenouille et s’affaire à manger. Je lui donne une myrtille, mais décline poliment la cuisse de grenouille qu’elle m’offre. Je lui suggère de garder ça pour un de ses poussins.

Ma compagnie pour ce midi

Puis c’est Venlo. Peu de photos car il s’est mis à pleuvoir, c’est moins pratique. Je rejoins les bords de la Meuse. Je traverse les villes de Meuleveld, assez cossue (grosses maisons et grosses bagnoles, on dirait les villages frontaliers autour du Luxembourg) et Blerick, un peu plus bétonnée.

La piste cyclable sur le pont ferroviaire me mène au centre de Venlo ; je retrouve les endroits que j’ai vus il y a deux semaines.

La Meuse à Venlo

De l’autre côté de la ville, c’est un parc au travers duquel passe la frontière. Je trouve toujours sympa de changer de pays en étant à vélo, c’est la marque de la distance qu’on a parcourue, et c’est comme changer de chapitre lorsqu’on lit un livre.

Il y a quelques années, j’avais traversé le Luxembourg de cette façon : ça m’avait permis de passer deux frontières différentes en moins de trois heures.

Panneaux allemands de pistes cyclables

Peu de grosses villes dans le coin ; malgré la proximité avec les Pays-Bas, je me sens vraiment ailleurs. C’est davantage vallonné, et les routes ne ressemblent pas aux routes néerlandaises.

Il faut savoir que les plaques minéralogiques allemandes comportent un identifiant territorial de 1 à 3 lettres, par exemple B pour Berlin, BAD pour Baden-Baden ou encore M pour Munich. Pour les férus de bagnoles il y a aussi WOF (Wolfsburg) et IN (Ingolstadt).

Eh bien pour les bleds dans le coin, l’identifiant c’est KK.

Ça veut dire Kempen-Krefeld, mais c’est rigolo quand même.

Un champ vaguement vallonné avec des éoliennes, ça me rappelle plutôt la Belgique

Une petite dizaine de kilomètres sous une pluie fine plus tard, j’arrive à l’hôtel. À l’entrée, un panneau annonce que le Biergarten est ouvert. Très utile vu que je ne bois pas de bière et qu’il pleut.

Je mets un peu d’antirouille sur mon allemand pour récupérer la clef de la chambre. La dame m’indique un garage afin que je puisse y mettre mon vélo pour la nuit. Ensuite je monte à ma chambre ; un gentil employé vient mettre un coup de marteau sur la charnière de la fenêtre que je n’arrivais pas à fermer.

Lessive, douche, repos, un repas au restaurant de l’hôtel et entre-temps, mots fléchés sur FaceTime avec un petit garçon de huit ans.


Bilan de la journée :

  • Distance parcourue : 82,98km (cumulée 95,30km)
  • Temps passé à pédaler : 4h34 (cumulé 5h14)
  • Dénivelée : 141m (cumulée 163m)

Hey, I hope you know
I’m takin’ all of this with me when I go
Shame, you’re not to blame
I’m the monster you created
In your daddy’s name

Under Peruvian skies
Vanessa regretfully waits
The story unfolds in her eyes
Where midnight hysteria’s no big surprise

5 commentaires sur « Peruvian Skies: de Geldrop à Grefrath »

  1. Et voilà comment le narrateur sportif, cultivé et plein d’humour transforme un parcours semble t’il banal sous la pluie en terrain plat en un voyage palpitant en nous aspergeant d’histoires de lutins, de coiffeuse , de cigognes et grenouilles,…
    Merci Manu !

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  2. Agréable virée dans un fauteuil à la découverte d’une région que l’on ne connaît pas du tout. Qu’est ce que c’est plat! Parfait pour le vélo semble t-il si ce n’est la pluie 🌧️. Sympa le repas partagé avec la cigogne…

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  3. Trop sympa la cigogne ! Tu aurais pu accepter de partager son repas, on dirait qu’elle est repartie vexée. Bon, tout le monde n’aime pas les cuisses de grenouilles.
    C’est toujours un plaisir de lire tes aventures, Manu. Merci beaucoup.
    Christiane et Claude

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