Life Ain’t What It Seems : de Arzal à Baden

La campagne. La ville. La campagne. Et bientôt, la conclusion.

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D’abord BIG UP pour la fille de ma cousine, qui a fait un beau parcours aux championnats du monde de BMX, jusqu’en huitièmes de finale, et se retrouve donc 21ème mondiale de sa catégorie. Bravo championne !!! 😘😘😘

En plus, elle repart avec un beau maillot suisse qu’a dû lui donner une concurrente 👍🇨🇭

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Ce matin, comme d’habitude : petit déjeuner tranquille, rangement des affaires. Annick rigole, sans être complètement surprise, quand elle apprend que son chat est venu ronronner et taper au carreau hier soir pour pouvoir rentrer dans la maison.

Elle m’explique que la proximité de la Loire-Atlantique confère au sud du Morbihan un micro-climat et que la météo ici est souvent bien différente de ce qui se passe au Finistère ou dans les Côtes d’Armor (comprenez : il pleut beaucoup moins).

D’ailleurs, ce matin, le long des routes, je remarque encore cette végétation qui sent le sud.

C’est comme aux Pays-Bas, en province de Hollande-Méridionale : on entend les cigales tout l’été, les gens jouent au boules et les fricandelles sont servies avec du pistou et un verre d’anisette.

Après quelques kilomètres, je passe par la ville de Muzillac — j’avais déjà vu ce nom sur la route entre Nantes et Lorient. Et ça m’a toujours fait penser au festival du même nom à Aix-les-Bains.

La différence, c’est qu’à Muzillac dans le Morbihan, les têtes d’affiche sont Dan Ar Braz, Denez Prigent, Alan Stivell, éventuellement Tri Yann, et on vous sert du chouchen pour aller avec vos galettes de blé noir.

À Musilac à Aix-les-Bains, vous venez applaudir Damien Saez (né à St-Jean de Maurienne), Sabaudia Sound System (groupe de reggae d’Ugine), ou André Dussolier (né à Annecy) qui vient lire des textes de Frison-Roche, et on vous sert du Chignin ou de la Mondeuse avec votre tartiflette. Mon frère y était cet été, il a pu voir les Simples Mendaz, groupe de reprises de Simple Minds en patois de Bourg St-Maurice.

Par la suite, je quitte la route pour un chemin bordé d’arbres et de ronces, au milieu d’une lande sauvage et tranquille.

Quand je retourne sur la route, je croise un marcheur qui me fait penser à quelqu’un : avec son sac à dos, son chapeau et ses lunettes de soleil rondes, c’est le marcheur qui traverse l’Atlantique à pied dans Philémon et le piano sauvage. J’aurai croisé du monde pendant ce voyage, mais toujours pas de Philémon.

Ensuite la piste me fait prendre un long passage sur des chemins de forêt. Par solidarité avec la fille de ma cousine, je tente un enroulé sur quelques bosses, sans succès. Les sacoches et les pneus de 28 pouces y sont peut-être pour quelque chose.

Enfin, c’est de la piste cyclable séparée de la chaussée et bordée de champs, quasiment jusqu’à Vannes.

Alors Vannes, je n’avais jamais mis les pieds, mais c’est vraiment mignon. Aujourd’hui c’est jour de marché : la ville est pleine comme un œuf.

Grâce aux informations de mon frère — il est kiné — je suis capable de distinguer au premier coup d’œil les autochtones des touristes : les Bretons ce sont ceux qui marchent de traviole (rien à voir avec l’alcool, il s’agit d’un problème congénital à la hanche). Plus surprenant, je trouve que les chiens bretons ont eux aussi l’air de marcher de travers.

Ensuite, attablé en terrasse d’une crêperie, je tente un lait ribot.

En fait ça a le goût et la consistance du babeurre, qui est la partie liquide de la crème (la partie solide étant le beurre), et je pense que c’est la même chose. En néerlandais ça se dit karnemelk.

Après manger je continue mes déambulations dans la ville.

Et même si je n’ai pas trouvé Philémon, j’ai au moins trouvé la boutique où il a acheté son pull.

Enfin, je quitte la ville pour terminer ma journée sur deux roues, direction Baden.

Le reste de la route diffère assez peu de celle du matin. Des traversées de petits villages, des petites routes, des pistes cyclables.

La côte du Golfe du Morbihan est très découpée. À vélo, on voit finalement assez peu la mer, mais cet après-midi j’ai eu la chance de voir une anse qui ressemblait à un écrin.

Sur la fin, en quête d’ombre et de fraîcheur, je fais une micro-pause dans la surprenante chapelle Notre-Dame de Penmern. Niveau architecture rien de transcendant, en revanche la décoration intérieure est inattendue. Le côté religieux mis à part, on se croirait dans une chambre d’enfant.

Dernière ligne droite, et je traverse le village de Baden, pour arriver chez Annie. Elle m’accueille avec un bon verre d’eau fraîche dans son jardin. Une de ses poules rapplique et lui réclame à manger. Puis lâche une fiente. Puis réclame de nouveau à manger. Puis va voir ailleurs.

Je termine ma journée au restaurant du quartier. Pendant que je patiente, un petit garçon avec des sandales aux pieds et un épi sur le haut du crâne est absorbé dans la lecture de son J’aime Lire, complètement indifférent aux discussions des adultes à côté de lui. Je me prends à l’envier.

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Bilan de la journée :

• 73,43km parcourus (cumulé 785,22km)
• 4h45 de pédalage (cumulé 46h46)
• 653m de D+ (cumulé 4139m)

Oh I won’t forget
Everything you know it’s happening, happening for a reason
So there ain’t no need, no need in worrying…
Just get your job done.

Strange as it may be
Sometimes life you know it ain’t what it seems
Like going to war to make peace
Sometimes life you know it ain’t what it seems