Fou à lier : de Chartres à Châteaudun

Aujourd’hui, le concert continue. Des morceaux plus chauds, avec un accompagnement inattendu.

Ce matin je pars tôt parce qu‘il va faire très chaud. À 8h30, me voilà donc devant la gare la maison de Micheline, après un bon petit dej, en train de me tartiner de crème solaire.

Un dernier coup d’œil à la cathédrale, et je retrouve rapidement les bords de l’Eure, c‘est boisé et il fait encore un peu frais.

Cathédrale

Pour répondre à Julia, qui a posé une question en commentaire de l’article précédent : j’ai juste mis « maîtrise l’hospitalité aussi bien que l’art de la conversation unidirectionnelle ».

Edit : trêve de fiel, je précise que Micheline est une personne très gentille, elle a été aux petits soins pour moi ; c’est juste qu’elle parle beaucoup et quand je suis arrivé, fatigué par la chaleur, j’avais besoin d’un peu de calme et de repos 🙂

Ensuite, une fois Chartres derrière moi, le décor est le même pour toute la journée : des champs, des champs et des champs. Essentiellement du blé, un peu de maïs, de tournesol, de colza. Le tout sur une terre aussi sèche que votre prof de maths du collège, celle que vous détestiez.

Du blé, déjà récolté
Encore du blé
Un peu de maïs, pour changer. Après c‘est encore du blé

Pas de pause jusqu‘à Bonneval, je tiens à faire un maximum de kilomètres avant midi et le début du cagnard — même s’il fait déjà très chaud ce matin.

À la faveur d’une petite route bordée d’arbres, je découvre quand même un décor familier : celui de la BD Philémon. Je cherche des yeux le puits creusé par Barthélémy et menant au premier A (allez voir ).

Un champ, une petite rivière, des arbres, une clôture : il ne manque que l’âne Anatole et le pull blanc et bleu de Philémon.

Dans un énième petit village, je tombe sur un panneau pas très engageant.

Allez donc voir des images de guerre, de famine et de peste

J’en profite pour vous mettre une chanson sympa vaguement en rapport avec le sujet.

À Bonneval, j’avise un petit salon de thé genre sucré-salé et une église comportant un porche à l‘ombre : parfait pour une pause déjeuner au frais. Je me rafraîchis en m’adossant au mur de l’église.

Burger poulet-légumes

Je discute un peu avec un cycliste allemand qui suit la même route que moi. Enfin, juste pour aujourd’hui, puisque lui est parti de Eindhoven et va jusqu‘à Compostelle.

Par la suite, on fait côte à côte la route jusqu‘à Châteaudun. Lui a prévu d’aller plus loin pour aujourd’hui. Le décor est le même, bien que plus vallonné. La grosse différence c‘est qu’il fait carrément plus chaud.

Et c‘est pas le chiffre le plus élevé que j‘ai vu.

Il fait si chaud, on se croirait dans le désert, genre au Moyen-Orient. D‘ailleurs en tournant la tête à droite, je vois un type à cheval, vêtu de blanc, avec un turban blanc. Je lui demande qui il est, il me répond « Lawrence d’Arabie, mon pote. Je peux savoir ce que tu fiches dans le Sinaï avec ton vélo ? »

À mon avis ce type débloque, mon gps indique toujours la direction de Châteaudun. Cependant il insiste : « Regarde au loin, il y a des soldats à cheval, ce sont ces gros bâtards de l’empire Ottoman. Je suis officier britannique, je suis venu là pour leur maraver la gueule. »

J’imaginais les gradés de l’armée britannique un peu plus mesurés dans leur langage, au moins sur la forme. Mais cet olibrius continue : « Après ça je compte rentrer en Angleterre et m’éclater avec ma bécane. Toi par contre, tu devrais faire gaffe à la chaleur. »

Quand je tourne la tête à gauche, je vois Hans, le cycliste allemand avec qui je roule depuis Bonneval. Lui aussi est à la peine sous ce soleil, et les nombreuses montées n’arrangent pas la situation. Cependant Lawrence d’Arabie a disparu. Il y a un nuage de poussière au loin, ça doit être lui, sur son cheval. Ou bien une moissonneuse-batteuse dans un champ, je ne sais pas.

Finalement, on arrive à Châteaudun. Hans continue, on se souhaite mutuellement bon voyage.

Ma journée de vélo terminée, je me pose en terrasse avec une boisson fraîche, histoire d’attendre l’ouverture de l’hôtel réservé pour ce soir.

Enfin, je débarque à l’hôtel, un établissement un peu standard, mais il y a un garage pour mon vélo et la chambre, située au rez-de-chaussée côté est, est bien fraîche. Parfait pour se reposer.

Hôtel à Châteaudun

Je finis par un dîner au restaurant situé en face de l’hôtel. À coté de moi un monsieur mange une andouillette. Désolé pour les amateurs, mais ça sent quand même un peu le caca.

Bilan de la journée :

  • 78,87km parcourus (cumulé 155,28km)
  • 4h39 de pédalage (cumulé 9h25)
  • 374m de D+ (cumulée 906m)

Et quand tout fout le camp
Je prends la poudre d’escampette
Qu’à mes tempes mon pouls ralentisse
Que les voix se taisent
Après la tempête
Je flotte dessus mes hantises

Dessus la peur d’être fou
À lier
Marteau comme ici les requins
Que j’ai dans la coloquinte
Au fond du bocal
Fêlé
Ouais je crains de finir fou
À lier
Marteau comme ici les requins!
Sont-ce des tickets low-cost
Pour des cieux tropicaux?

7 commentaires sur « Fou à lier : de Chartres à Châteaudun »

  1. Comme dit Benjamin Thomas, coureur du Tour de France : « En vélo, même si tu souffres, tu es heureux »… On ne peut que le croire !
    [https://www.liberation.fr/sports/cyclisme/anthony-perez-et-benjamin-thomas-en-velo-meme-si-tu-souffres-tu-es-heureux-20220720_RSSF64JYQBBGDNA7MJMVIBDJG4/?redirected=1]
    Et puis c’est comme en montagne : le bonheur, c’est aussi les rencontres
    Bises et bon courage pour la suite.

    J’aime

Répondre à sergebou Annuler la réponse.

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *