Mosquito Song : de Tecklenburg à Lohne

Aujourd’hui c’est chaleur et souvenirs.


Ce matin, dans la piscine, les enfants ont été remplacés par des adultes qui font des longueurs. J’en regrette presque de ne pas avoir pris mon maillot de bain ; encore que je pourrais aller nager à poil, non ?

Pistoche

Petit déjeuner, avec toujours pas de beurre salé, mais un excellent muesli qui devrait faire son travail pendant quelques heures.

Petit déjeuner

Le début est bien casse-pattes puisque c’est la suite de la montée d’hier soir. Pas grave : il devrait bien en rester quelque chose niveau entraînement.

Montée

J’arrive au centre-ville de Tecklenburg, fort mignon mais aussi bien désert. Un café me fait penser à mon ami Romain, dont j’ai eu des nouvelles la veille, et à son adorable petite fille.

Gros bisous Louise.

En sortie de la ville, c’est au tour de Grogu de pointer le bout de son nez : Herman est le nom de son ours.

Je lui ai envoyé la photo, il a répondu “trop marrent”

Par la suite, ce sont de petites routes au milieu de fermes bien proprettes, et un chaton curieux mais craintif, qui bizarrement miaule silencieusement.

Miaou

Au village suivant, Hasbergen, la rue est coupée. Un gentil monsieur vient m’indiquer un chemin alternatif et en profite pour me parler des courses de vélos qu’il faisait étant jeune. Il me demande d’où je viens, me pose des questions.

C’est là que j’ai le sentiment de rentrer dans mon voyage, à la faveur de cette rencontre brève et inattendue.

Rue coupée

Ce qui change par rapport aux voyages précédents, c’est que je pense à Bo-Katan et que je me réjouis de recevoir ses messages.

Toujours à Hasbergen, je passe devant une église. Vu qu’elle est située rue Martin Luther, j’en déduis à quelle obédience elle appartient, et d’ailleurs elle me fait penser aux églises massives et sans fioritures que je vois souvent dans les villages aux Pays-Bas.

Église de Hasbergen

Puis je passe près de la rue G.F. Händel. Händel, si vous ne connaissez pas, c’est un compositeur allemand du 18ème siècle. Vous avez certainement déjà entendu sa Sarabande.

Pour le reste, c’est pas mal de musique religieuse académique un peu barbante. Le genre que vous pouvez écouter sur France Musique, et à la fin du morceau il y a une seconde de silence, puis le présentateur prend une inspiration bruyante entre ses dents, les lèvres pincées, et ça fait un peu le même bruit de succion que l’aspirateur à salive que le dentiste vous fourre dans la bouche.

Puis d’une voix faible parce que ça fait sérieux, il annonce :
“C’était donc la Sonate en si bémol mineur de Händel, tirée de l’Opus 883117 en provenance de Chambéry-Challes-les-Eaux… ah pardon ça c’est mon billet de train… donc Opus 45 et vous sentez toute la souffrance et tout le désespoir après que le pauvre homme se fût cogné l’orteil contre le meuble de sa salle de bain.”
“Notons que l’orchestre de Radio France était sous la direction du légendaire Karl-Johann-Gustav von der Stadthauptkläranlage qui a révolutionné l’interprétation de l’œuvre de Händel. Il a toujours expliqué qu’il avait un jour eu l’intuition de donner une partition à son chat, que celui-ci l’avait mangée, puis vomie, et que la musique sonnait mieux après.”

Encore un peu de cambrousse et j’arrive à Osnabrück. J’y suis passé il y a deux ans, et j’avais trouvé l’endroit sans intérêt. J’avais tout faux, c’est que je n’étais pas passé dans les bons quartiers.

Église Ste Katherine d’Osnabrück
Église St. Marien

C’est très beau comme ville, ça a un côté village qui me fait penser à Amsterdam.

Magasin de cannabis : ça me fait penser à Amsterdam, et pas que pour l’architecture.

À Osnabrück il y aussi des commerçants farceurs.

J’achète quelques cartes postales chez un vendeur de BD adorable, et je continue. Puis je sors de la ville pour une petite pause.

Pause en forêt

Je retrouve le côté agricole du coin. Quelques vaches, beaucoup de champs.

Alors que je suis à une station-service pour une buisson, en quête de fraîcheur, une voiture passe et à travers la fenêtre, j’entends Hotel California des Eagles. Au mois de mai, j’ai emmené Grogu à Venise. Il a entendu cette chanson, provenant du marché sous les fenêtres de l’hôtel, et il m’avait expliqué qu’il aimait beaucoup.

Je continue, toujours la campagne, les petites forêts, les champs, et un canal bien plus propre que celui de la veille.

Blé
Forêt
Canal du Centre, reliant le Rhin, l’Ems et l’Elbe

Je passe aussi par la ville d’Engter, qui a donné son nom à la chanson de Metallica Engter Sandman.

Plus tard, dans la ville de Damme, il est 14h et il fait bien chaud. Je me pose en terrasse d’un glacier ; une glace c’est tentant mais non, et j’ai une bonne raison pour ça.

Ici, ouvrez bien vos esgourdes, car au même titre que la rivalité Anquetil/Poulidor, Greg Lemond qui gagne le Tour pour huit secondes en 1989, ou encore le taux d’hématocrite de Bjarne Riis que même pendant les soldes la vie de ma mère tu trouves pas des pourcentages pareils, ce qui suit fait partie de la légende du cyclisme.

Glacier à Damme

Il y deux ans, j’ai fait le tour des Bauges à vélo. J’ai laissé la voiture sous Conflans, en face du collège Pierre Grange, traversé Albertville, je suis monté au col de Tamié, redescendu sur Faverges, j’ai filé vers le lac et à St-Jorioz, je suis parti en direction du col de Leschaux. Puis je suis allé au col du Frêne par Bellecombe-en-Bauges.

Montée au col de Leschaux

À Bellecombe-en-Bauges, vous avez un glacier, le Chocolatier des Bauges, qui fait des glaces à tomber par terre, et comme il commençait à faire chaud j’ai pris une glace. Puis je suis parti au col du Frêne. C’est à 950m d’altitude seulement, mais c’est boisé, il y fait frais, c’est agréable.

Col du Frêne

Puis je suis descendu dans la vallée — ça va vite, la pente est raide. À St-Pierre d’Albigny, une chaleur à crever. Et alors l’effort dans ces conditions combiné à la digestion de la glace, je vous raconte pas l’effet sur mon estomac.

Enfin si, je vous raconte : j’ai fait quelques kilomètres avec des bonnes crampes au bide, à tel point que je me suis demandé si j’allais pouvoir retourner à Albertville. Finalement, à Grésy-sur-Isère, je suis allé en urgence faire un tour dans un champ près de la voie ferrée.

Après, ça allait mieux, mais j’ai arrêté la glace quand je fais du vélo en plein cagnard.

À Damme, je m’en tiens donc au Coca, qui a généralement un effet opposé à celui de la glace.

Puis je repars. Devant l’église de la ville, des enfants jouent dans une fontaine.

Chaleur

Dans la forêt, des amis randonneurs me font signe.

Bonjour de mes amis Nico et Séverine mais aussi Stéphane et Dilya qui marchent régulièrement sur le chemin de Compostelle.

C’est ensuite un chemin forestier qui me fait penser à celui que j’avais pris l’an dernier après Rothenburg op der Tauber, sauf qu’à l’époque j’avais froid et j’étais trempé.

À l’approche de Lohne, je passe au milieu d’une ferme avec des oies. Sacré vacarme, et j’aurais bien piqué un foie ou deux pour le dîner.

Honk

Très rapidement j’arrive à Lohne. Avant d’arriver à l’hôtel je passe devant un restaurant qui s’appelle Minouche.

À l’hôtel, pour le vélo c’est pas le droit de le mettre dans la chambre, démerdez-vous avec le parking souterrain. Je me suis démerdé sans rien dire à personne.

Fin de la journée, lessive, douche resto, dodo.

Ce soir c’est pizza.

Bilan de la journée:

  • Distance : 86,50km (cumulée 178,24km)
  • Temps de pédalage : 4h26 (cumulé 9h00)
  • Dénivelée: (cumulée 809m)

When you walk among the trees
Listening to the leaves
The further I go the less I know
The less I know

2 commentaires sur « Mosquito Song : de Tecklenburg à Lohne »

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