Dernier départ. Derniers kilomètres. Dernier pique-nique. Dernière arrivée
Pas très loin de chez moi, il y a un restaurant français. C’est accueillant et on y mange bien, mais au vu du menu enfant, je vous déconseille d’y emmener vos rejetons.

Après une bonne nuit dans la chambre d’hôte, et un petit déjeuner où, encore une fois, tout est excellent et fait maison, on se prépare à partir.
Je repars avec Dominique et Bernard, en suivant, à l’inverse de la veille, le chemin puis les petites routes qui m’ont mené au Moulin.

Cette fois nous suivons la direction de Saint-Félicien, avec, comme d’habitude, deux-trois cols au milieu des prés et des sapins.



Le premier est une bosse sur le chemin. Le second nous a fait faire une petite montée.

On commence à retrouver le relief des deux premiers jours, même l’ascension du col de Rochepaule est courte.


Lors de la dernière montée, celle du col de Lalouvesc, je croise mon ami Régis.

Par la suite, je passe devant une maison au nom connu.

En face, une plante dans une position bien curieuse.

Au moment où je m’apprête à repartir, un colosse à l’air tranquille sort de la maison. Désignant la plante, il me lance : “c’est ma femme qui a fait ça”. Il continue : “Elle a des idées, comme ça. Ça sert à rien, mais ça met un peu de vie. C’est bien pour la petite”.
Je lui demande s’il vit ici ; il me répond que oui, il cultive la terre. Il élève une chèvre, qu’il mène au bouc quand elle n’a plus de lait. Parfois, pour un peu de viande, il attrape un lapin au collet.
Il va sous le nom de Panturle. Il parle de sa maison, de son champ. Il tire sur sa pipe. Il raconte que sa fille aime écouter le ruisseau tout proche, parler aux arbres, aux animaux. Son quotidien semble rempli du labeur de la terre, et lui prend plaisir à le regarder couler paisiblement, avec sa femme et sa fille, un jour après l’autre, une saison l’une après l’autre.
Panturle me laisse pour aller au champ ; je reprends la route en direction de Lalouvesc.
En montant vers Lalouvesc, j’écoute un peu de musique : une vieille playlist élaborée à une période bien tumultueuse. C’est beaucoup de nostalgie, mais aussi un panorama du chemin parcouru depuis cette époque.

C’est comme le moment où vous êtes sur le vélo, en sueur, les muscles endoloris, avec le col à portée de vue. Vous faites une pause, vous regardez le fond de la vallée. Vous y étiez il n’y a pas si longtemps, et il paraît déjà loin pourtant ; avec lui, les appréhensions que vous aviez quant aux pourcentages dantesques et aux longues rampes promis par le profil de l’ascension, et que vous avez passés malgré tout.
La comparaison s’arrête là, car la souffrance sur le vélo n’est pas obligatoire, elle est choisie ; lors de la pause au sommet, elle est source de satisfaction et son souvenir en deviendrait presque agréable. Reste la gratitude, pour soi-même, d’avoir été en enfer et d’en être revenu.
Enfin, j’arrive à Lalouvesc. Je décide d’attendre Bernard et Dominique, assis sur un banc au soleil. La vie du village sous les yeux. Une chariotte du diable, toute ferrée, point de bœuf pour tirer, passe devant moi.

Après une pause de mes deux compagnons, nous repartons direction le pique-nique, non sans avoir contemplé la vallée du Rhône depuis un extraordinaire point de vue, sur la place de l’église.


Après quelques kilomètres de descente en direction de Saint-Félicien, nous prenons une petite route à droite avec une montée sur 100m vers le col du Fau : j’aurai réussi à monter un col sur le grand plateau !

Puis c’est la descente vers le col du Buisson, le dernier de la journée, où se trouvent Damien, le reste du groupe, et le pique-nique.

Au menu, un repas de gala avec guacamole, salade de lentilles germées, pain avec fromage de chèvre au lait cru et miel, limonade.

Je partage un morceau de chocolat avec Fabrice ; je lui fais remarquer qu’il est en train de manger du chocolat qui ne vient pas de Suisse. “J’irai à la messe demain”, me rassure-t-il.
Enfin, tout le monde prend la route qui descend sur Saint-Félicien. On s’attable au café où a eu lieu le rendez-vous lundi matin. Puis on rejoint Damien sur un parking.
Récupération des bagages, changement de vêtements, rangement des vélos. On se dit au revoir ; et chacun part alors, j’imagine, pour de prochaines aventures, lesté de souvenirs, du plaisir d’avoir fait de belles rencontres, et grandi d’avoir fini par surmonter les défis du chemin parcouru.
Bilan de la journée :
- Distance : 59,22km (cumulée 371,04km)
- Temps de pédalage : 3h06 (cumulé 22h17)
- Dénivelée : 829m (cumulée 6553m)
After everyone goes home
And I’m left here on my own
I will run straight to Hell and back
Straight to Hell and back
When they turn out all their lights
And I’m left to brood at night
Always return to Hell and back
Straight to Hell and back
Bravo pour cette semaine d’efforts. À refaire ?
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Bravo Manu pour le chemin parcouru !
Et merci pour cette nouvelle petite balade contée…
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Belle étape finale qui donne la satisfaction d’avoir réussi à surmonter les difficultés ! Et c’est chouette d’avoir partagé tous ces moments avec des gens agréables !
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Bravo Manu pour le chemin parcouru !
Et merci pour cette nouvelle balade contée…
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Superbes balades à nouveau ! Et surtout, bon pour le physique, pour l’esprit et plein de beaux paysages dans les mirettes ! Oui, oui, il y a une pointe de jalousie 🙂
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Ça y est, tu es arrivé au bout de cette belle aventure. Super balade bien commentée, comme d’hab.
Merci pour cette escapade ardechoise.
A bientôt pour de nouvelles aventures et rencontres.
Bisous
Chris et Claude
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Coucou Manu, J’ai pris le train en marche…..oups! plutôt le vélo en marche!
Je viens de voir les épisodes ardéchois à la suite. Super rando et il fallait le faire. Les paysages sont très beaux et les commentaires toujours aussi croustillants. Retrouve vite ton Grogu. A bientôt.
Bisous
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